lundi 15 juin 2020

"RUE DES PRAIRIES" de Denys de La Patellière (1959)




Ceux qui suivent ce blog connaissent mon attachement au 20ème arrondissement (normal, vu que j'y habite). Ainsi donc un film portant le nom d'une rue voisine de la mienne ne pouvait pas échapper bien longtemps à mes radars ! C'est ainsi qu'au hasard de recherches sur le web j'ai découvert l'existence de ce film méconnu - malgré un casting prestigieux (Jean Gabin, Claude Brasseur, Roger Dumas, Marie-José Nat... excusez du peu !).
Sans pour autant être un chef d'oeuvre, le film est excellemment bien joué et offre un très belle illustration de l'amour filial. Plus de 50 ans après, le film reste toujours aussi touchant et émouvant.

Pour la partie technique signalons que ce film est un peu un piège pour les "repoters" du Avant/Après ! Et pour cause : il a été en partie tourné en studio et peu de scènes se déroulent réellement dans le 20ème arrondissement ! Quoi qu'il en soit, à des fins d’exhaustivité, j'ai complété mon reportage par des vues issues du Streetview pour les scènes non parisiennes.

(Toutes les captures d'écran ici présentées sont la propriété des Films Ariane et de Intermondia Films)

Le film commence par le retour en France de prisonniers de guerre (à la date indiquée sur l'écran). 

De nos jours rien ne différencie vraiment les quais de la gare de Compiègne de n’importe quelle autre gare.

0h01 : Henri Neveux (Jean Gabin) après 2 ans de prison en Allemagne rentre chez lui. Une mauvaise surprise l'attend : sa femme est morte et elle a donné naissance à un enfant issu d'une relation extraconjugale.
L'escalier qu'emprunte Jean Gabin se trouve rue de la Saida dans le 15ème arrondissement. Cette ancienne cité ouvrière fut construite en 1913 par Auguste Labussières. (Source photo : Wikipedia)

0h01 : Henri gravit les escaliers sans aucune joie...
A noter que lors de mon passage rue de la Saida j'ai pu constater que l’escalier a durement subi les outrages du temps. Le ravalement ne sera pas de trop !
Le générique intervient après 3 minutes de film. Cette vue réapparaîtra à plusieurs reprises durant le film pour marquer les différents chapitres.
L’île au cygnes (et sa célèbre reproduction de la statue de la Liberté) prise depuis le pont Mirabeau

0h04 : Louis, le fils (légitime) d'Henri, gagne sa première course cycliste !
Le vélodrome Jacques-Anquetil existe toujours au 49 avenue de Gravelle.
0h07 : Une fête est organisée pour célébrer la victoire de Louis !


Le Rooftop Paris (anciennement Terrasse Martini) se situe sur la terrasse du 50 avenue des Champs-Elysées. Le lieu est totalement privatif et réservé aux soirées événementielles. On le voit dans de nombreux films, parmi lesquels Fantomas déjà évoqué dans ce blog. (Source photo : Lesitedelevenementiel)

0h10 : Henri travaille comme contremaître dans une banlieue en pleine expansion. 
La localisation du chantier ne restera pas un mystère bien longtemps : un panneau apparaît à 1h07 indiquant qu'il s'agit de Sarcelles.
Le quartier Sarcelles-Lochères vu de haut, encore plus inquiétant qu'au ras du sol. (Source photo : Les échos)



0h19 : Louis va rejoindre son père pour un dimanche au bord de l'Oise. 
L'action se situe à la plage de L'Isle-Adam. On reconnait la forme supérieure de la piscine. (Source photo:Vimeo)
0h20 : Discussion entre père te fils.


La réunion familiale a lieu dans le restaurant de la plage de l''Ilse-Adam. (Photo source : Tyrron)

0h26 : Séance de pédalo pour Henri et son fils Fernand.

L'Oise de nos jours, fini les pédalos !

0h28 : La rue de Prairies apparaît pour la première fois à l'écran. Odette (la très jeune Marie-José Nat) manifeste son envie d'émancipation auprès de son père...
... Elle attend que celui-ci soit parti pour téléphoner à son amant !
La rue des Prairies a été livrée il y a fort longtemps aux bulldozers ! La quasi totalité de la rue a été en effet détruite pour laisser place à des bâtiments modernes d'un goût parfois douteux. Quoi qu'il en soit Léon Zitrone lui-même, présent en début de film, explique que les Neveux habitent au 16 rue des prairies. De nos jours plus rien ne subsiste de leur maison.

0h28 : Odette se rend en catimini au café jouxtant sa maison pour téléphoner à son bien aimé.
Une enseigne indique toujours la présence d'un bar au 12 rue des Prairies. Cependant la porte semble désormais condamnée, indiquant que l'ancien bar a été reconverti en habitation.
0h31 : Odette rentre chez elle, après une escapade amoureuse...
Le 14-18 rue des Prairies totalement méconnaissable...  Ceci-dit, avouons-le, les scènes du film tournées dans cette rue ont toutes un violent goût de décor ! Il n'est donc pas impossible que Jean Gabin n'ait, en réalité, jamais mis les pieds dans cette rue !

0h32 : C'est le grand jour pour Louis, une nouvelle course a lieu !
La course se déroulait au Parc des Princes. (Source photo : Wikipedia)

0h41 : Fernand et son fils adoptif, Fernand, prennent le bus numéro 30...
Le seul et unique Arc de triomphe !

0h41 : Henri descend en premier du bus, pour rejoindre sa fille.
La place de l'Etoile vue depuis l'avenue de Wagram.

0h41 : Henri se rend dans la résidence supposée de sa fille.
Jean Gabin s'approche de l'Hotel Stella, 20 avenue Carnot.

0h41 : Henri rentre dans l'hôtel. Il va avoir la surprise d'apprendre que sa fille n'y vit plus !
Gabin a morflé au 20 avenue Carnot.

1h00 : Fernand fait une fugue et erre dans Paris...

Les anciennes Halles en 1967. Elles furent détruites au début des années 70, après le transfert du marché qu'elles abritaient à Rungis.
De nos jours nulle trace des anciennes Halles, un jardin a pris leur place.

1h00 : Fernand quitte les Halles pour se rendre vers le bar le plus proche.
Le bar dans lequel a pénétré Fernand se trouvait quelque part sur la gauche.

1h05 : La prostituée chez laquelle Fernand a trouvé refuge ne sera pas longue à le dénoncer à la Police...
Malgré mes recherches je n'ai pas trouvé de Poste de Police situé à un numéro 8. Le poste principal des Halles se trouve désormais à l"angle de la rue de la Cossonnerie et de la rue Pierre Lescot.

PLACE DAUPHINE
1h24 : Après le jugement Henri vient chercher son fils, Fernand.
PLACE DAUPHINE
L'angle de la rue de Harlay et de la Place Dauphine (soit devant la cour d'appel).

1h24 : Père et fils avancent vers leur destin...

La Place Dauphine a été, depuis le film, totalement remaniée et la statue est désormais invisible depuis le centre de la place.
PLACE DAUPHINE
1h24 : Le conflit des générations sera sans fin !


PLACE DAUPHINE
La statue d'Henri IV dans la perspective de la Place Dauphine.



1 commentaire:

  1. C'est toujours plaisant d'effleurer le XXe arrondissement surtout de le conjuguer au passé car aujourd'hui, aussi bien Charonne (dans le bas) que Belleville sur ses hauteurs, ont perdu la tonalité de leur décor ancien. Il y a trente ans, passionné par ces quartiers, j'y musardais des journées entières avec l'appareil photo pour impressionner la pellicule. Et puis je lisais Clément Lépidis ("Dimanches à Belleveille") ou bien ce livre intitulé "Belleville, Belleville", ouvrage que j''étais même allé chercher, à Paris, chez l'auteur lui-même. C'était déjà l'aube du changement. Saison après saison, chantier après démolition, ce cher XXe a tellement changé que j'ai pris la décision de rompre avec ses rues ! Je ne vais plus "grenouiller" dans la rue des Pyrénées ni du côté de la rue des Cascades, secteur riche de plusieurs "regards" (ouvrages heureusement protégés). A jamais nostalgique, je me contente désormais de consulter mes livres sur cet arrondissement.
    J'ai bien l'honneur.
    Gerald H. Benter

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