PARIS 1er ARRONDISSEMENT : Des Halles à la rue Montorgueil

Retour aux sources pour mon blog avec, aujourd'hui, un comparatif du Paris avant/après consacré au 1er arrondissement. Cet article portera sur 3 quartiers différents du centre de la capitale : Les Halles, la rue du Jour et la rue Montorgueil.

LES HALLES

A tout seigneur tout honneur, commençons avec les Halles. Outre d'être le "ventre" de Paris, les Halles ont été également le ventre de bien des polémiques, puisqu'elles ont déchaîné les passions depuis leur création en 1854...

On ne peut que spéculer sur l'impact visuel des 10 pavillons de Victor Baltard à l'époque (ils sont désormais sublimés par le noir et blanc et par la nostalgie) mais on peut, cependant, constater que leur aspect imposant leur donnait un coté clairement fantomatique et vaguement inquiétant...

1866 - Les Halles, première mouture, furent construites en pierre. Elles furent agrandies puis remplacées par une version métallique.

1952 - Difficile d'imaginer de nos jours une structure aussi grande en plein centre de Paris!

1967 - Plus que quatre ans à vivre pour les Halles

Les pavillons Baltard depuis le sommet de l'église St Eustache en 1968 (Photo de Henri Cartier-Bresson).

Fantomatiques et délabrés les Pavillons Baltard se transforment en parking sauvage. 
En 1969 les Halles de Rungis sont ouvertes. Celles de Paris déclinent lentement. Accusées d’insalubrité, leur arrêt de mort est finalement signé et leur démolition commence en 1971. Les travaux s'étaleront sur 3 ans.

1971 à 1973 Les années qui changeront à jamais le visage du centre de Paris.

La taille des ouvriers sur le toit donne une très bonne idée du gigantisme de la structure et la tache immense de leur destruction...  (Photo ©Lylho/leemage)

Les Halles en 1974 (Photo par Robert Doisneau).

1971 - Tout finira dans un nuage de fumée. (Photo par Jean-Claude Gautrand)

Survivant des Halles, le dernier Pavillon Baltard a été transféré à Nogent sur Marne. On y tourne maintenant  des émissions de télé-réalité et autres télé-crochets. (Source photo : Wikipedia)

Aussi incroyable que cela paraisse les Pavillons Baltard ont été détruits sans avoir de plan précis (et surtout crédible) pour la suite ! De fait il ne restera qu'un trou béant de 1973 à 1979 !

Le fameux trou des Halles... Les Parisiens auront de longues années pour l'admirer ! (Source photo : Tvpatri)

Un film sera même tourné dans le trou des Halles ! "Touche pas à la femme blanche" par Marco Ferreri avec Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve en 1974.

Entre Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing les projets se succèdent. C'est finalement le maire de Paris, Jacques Chirac, qui emportera le morceau en faisant totalement abstraction des projets précédents (même si les travaux sont déjà bien entamés !) et de déclarer «L’architecte des Halles, c’est moi !». Tabula rasa pour les Halles, il faut tout recommencer !

Entre luttes d'influences et guerre de pouvoir, le chantier fut bien long à démarrer...

Le chantier sera finalement terminé en 1979. (Source Photo : Wikipedia)

Un monde fou pour l'inauguration en 1979 ! (Photo de Felipe Ferré)

Un décor très eighties... Normal nous sommes en 1980.

1980 - "Pygmalion" la sculpture mystérieuse dont les marches servaient surtout d'annexe au fast food Quick, situé juste en face. (Source photo : Flickr)

2016 - Un cataclysme plus loin, il ne reste plus rien de la statue !

Décembre 1979, le groupe Joy Division, de passage à Paris, prend la pose aux Halles ouvertes cette même année.

Voir mon article consacré au groupe, disponible ici même.



Contre toute attente, l'attentat World Trade Center, le 11 septembre 2001, aura raison des Halles parisiennes de 1979 ! Alarmé par les risques d'attentats la RATP indique à la mairie de Paris les dangers en cas d'une évacuation urgente... Rien n'est aux normes, il faut tout refaire ! Vingt ans après son ouverture, les Halles tombent déjà en ruine, il sera donc décidé d'une nouvelle Tabula Rasa. Neuf années seront cependant nécessaires pour que le chantier commence.

2011 - Premiers coups de pioche (Source Photo : Wikipedia)

2012 - Le fameux "escalier de Joy Division" (voir plus haut) en cours de démantèlement.

Février 2016 - Quelques mois avant l'inauguration

Durant les travaux de 2016. Avec un toit jaune, on en a encore signé pour 20 ans de polémique ! (Source photo : L'usinenouvelle)

Avril 2016 - The big shop is open !

Ta couleur c'est le jaune !

Juin 2016 - Le projet reste vague ?

LA RUE DU JOUR

Vers 1370, Charles V avait fait construire des écuries et d'autres bâtiments nommés le Séjour du roi. Cette voie prit, par extension, le nom de "rue du Séjour" qui fut ensuite suite changé par la population en "rue du Jour"

 Cette rue est un ancien chemin de ronde intérieur de l'enceinte de Philippe Auguste, qui passait entre la rue du Jour et la rue Jean-Jacques Rousseau actuelle.

vers 1900, le 4, rue du Jour abritait l'hôtel Royaumont.

De nos jours, le 4, rue du Jour abrite... un magasin d'Agnes B !

Vers 1910 - Au 5, rue du Jour le restaurant "Au beau noir" avait des billards et...le téléphone !

Juin 2016 - Au 5, rue du jour il n'y a plus de "Beau noir" mais un pub Irlandais (et l'Euro à la télé) !

vers 1900 - Jour de marché entre les Pavillons Baltard et l'église St Eustache.

Juin 2016 - Mais qui m'a collé cet arbre en plein milieu et ces travaux devant l'église Saint Eustache ??

Vers 1925 - Les garçons bouchers de la rue du Jour n'étaient pas des rigolos !

Au 17, rue du Jour, en guise de boucherie, on trouve, désormais, un coiffeur et... un caddie ! (ne me demandez pas)

1955 - Le ballet des maraîchers devant le Pied de cochon !

A-côté de la rue du Jour, au 6, rue Coquillière, se tient toujours fièrement Pied de cochon !

Août 1925, au coin de l'ancienne rue Baltard qui traversait les pavillons du même nom.

De nos jours les marchandes de légumes ont disparu ! Et la rue Baltard a été rebaptisée rue Rambuteau.

Devant l'église Saint Eustache vers 1900.

La même perspective en Juin 2016.

RUE MONTORGUEIL

A cheval sur deux arrondissements (le 1er et le 2ème), la rue Montorgueil est piétonnière. Elle porte, depuis le XIII^e siècle, le nom du Mont Orgueilleux auquel elle conduisait. Le sommet de cette petite colline est actuellement occupé par la rue Beauregard, dans le 2ème arrondissement.

La rue Montorgueil vu par Claude Monet en 1878.

En 1905 le 3, rue Montorgueil.

Le 3, rue Montorgueil en juin 2016 (le restaurant a depuis fermé ses portes, remplacé par une pizzeria).

Vers 1900 - L'intersection de la rue Montorgueil et de la rue Mauconseil.

Juin 2016 - L'intersection de la rue Montorgueil et de la rue Mauconseil. Au revoir devanture, bonjour les travaux !

Vers 1900 - Le restaurant L'Escargot fondé au 1832 au 38, rue Montorgueil.

Le restaurant est toujours en place au 38, rue Montorgueil.

En 1925 - Crèmerie au 69, rue Montorgueil.

La quincaillerie a remplacé la crèmerie au 69, rue Montorgueil.

Vers 1920 - 28, rue Montorgueil

Il est toujours question de vin au 28, rue Montorgueil.

Vers 1910 - 72, rue Montorgueil, l'auberge du Compas d'or fondé en 1510.

En 1908 - L'auberge du Compas d'Or au 72, rue Montorgueil.

En 1908 - La cours intérieure du Compas d'Or servait également d'étable.

Vers 1910 - Dans la cours intérieure de l'auberge du Compas d'or les tractions-avant ont remplacé les chevaux !

Une des rares photos en couleur de l'auberge du Compas d'Or

L'abreuvoir de la cours de l'auberge du Compas d'Or

Le 72, rue Montorgueil de nos jours. L'auberge du Compas d'Or a été tout simplement rasée ! Plus rien ne subsiste de cet endroit, puisqu'il a été démoli en 1927.

Avril 1939 - La rue Montorgueil à l'angle de la rue Etienne Marcel.

A part la perspective, au bout de la rue Montorgueil, rien n'a change de nos jours !