Quel film étrange !
Tout d'abord pour son réalisateur, Gilles Mimouni, dont ce film sera la seule trace sur grand écran (apparemment il aurait également fait quelques téléfilms) avant de disparaître des radars.
Notre homme serait également architecte ce qui n'est qu'une demi surprise tant nous verrons que ses choix des lieux de tournage dans la capitale sont pour le moins étonnants et atypiques.
Le scénario ensuite (lui aussi signé par Mimouni) et son intrigue bien trop complexe pour être résumée. Pour faire court Max (Vincent Cassel) sur le point de se marier croit reconnaître son précédent amour, Lisa (Monica Bellucci), qui a disparu sans laisser de trace deux ans auparavant. Lui qui se croyait casé s'embarque dans une enquête quasi policière pour retrouver son amour passé. Sa quête va l'amener à rencontrer Alice (Romane Bohringer) qui entretient une connexion secrète avec le couple séparé...
L'histoire se retourne et se renverse de nombreuses fois, selon les points de vue de chacun des protagonistes, jusqu'à l'acte final où personne n'est tout à fait ce qu'il prétend être.
Ne faire confiance à personne semble être la conclusion de ce film nihiliste, mais au demeurant passionnant.
Comme à mon habitude je me suis livré à l'exercice inutile mais ludique consistant à retrouver les lieux de tournage à Paris.
L'histoire, comme dit plus haut, étant "légèrement" complexe, vous pouvez lire cet article sans craindre les spoilers : de toutes les manières il est impossible de comprendre l'issue du film d'après mes photos !
(Les captures d'écran ici présentée sont la propriété de IMA Production)
Lorsque le film commence Max recherche une bague de mariage pour sa fiancée. |
Max ne fait manifestement pas dans la nuance car il s'adresse directement aux joailliers de luxe de la Place Vendôme. Vu le reflet dans le miroir il se trouve vraisemblablement devant Van Cleef & Arpels. |
0h02 : Max quitte son travail en laissant des consignes à sa secrétaire avant son départ pour le Japon. |
Dans la réalité nous sommes ici devant la Fondation Cartier. |
Après avoir quitté son travail, Max se rend à une réunion importante avec ses clients Japonais. |
Nous sommes ici devant le métro Métro Lamarck-Caulaincourt dans le 18ème arrondissement. |
Dans sa précipitation Max n'a pas reconnu son ami Lucien ! |
Nous sommes ici dans les escaliers qui relient la rue Lamarck à la rue Caulaincourt. |
Décidemment très à la bourre Max s'apprête à rejoindre ses clients au restaurant La Percola. |
En bas des escaliers, vus précédemment, le restaurant s'appelle désormais "La Jolie Bohême" et est nettement moins classe que dans le film. Les scènes intérieures ont probablement été tournées en studio. |
0h08 : Flashback, 2 ans plus tôt : Max a eu un coup de foudre pour Lisa, il entreprend de la suivre dans la rue. |
Nous sommes ici devant le 41 rue Tournefort dans le 5ème arrondissement. |
Lisa continue son chemin sans se rendre compte de la filature. |
Surprise ! Le 41 rue Tournefort sera familier pour les habitués de ce blog puisqu'ils l'ont déjà vu dans l'article consacré au film Le Magnifique ! Même lieu, films différents. |
0h12 : Max décide de mettre en scène un faux départ pour le Japon afin de pouvoir rechercher en toute quiétude la belle Lisa. |
Roissy Terminal 2. |
0h13 : Première étape de l'enquête de Max : retrouver l'hôtel de Lisa. |
L'hôtel Raphael dans le 16ème arrondissement. |
0h26 : Des indices trouvés à l'hôtel amènent Max à assister aux funérailles de la femme de Daniel, le mystérieux amant de Lisa. |
Le crématorium du Père Lachaise. |
Max s'avance dans la crypte. |
Le columbarium du Père Lachaise. |
Max a bien du mal à trouver son chemin parmi les morts... |
Finalement Max arrive sur les lieux de la cérémonie. |
Le centre du Columbarium. |
Daniel un veuf éploré ou un meurtrier cynique ? |
Une Jaguar parmi les morts. |
La partie supérieure du Columbarium du Père Lachaise. |
0h28 : Dernière chance pour Max de retrouver Lisa : suivre Daniel. |
La galerie Vero-Dodat dans le 1er arrondissement. |
Max poursuit Daniel le long de la galerie. |
Contre toute attente, nous ne sommes pas dans la Galerie Vero-Dodat dans laquelle Max est entré dans la scène précédente. Il s'agit en réalité de la Galérie Vivienne. |
Daniel vient de pénétrer dans une cordonnerie pour faire un double des clés de Lisa. |
La Galerie Vivienne, suite. Il va sans dire qu'il n'y a aucune cordonnerie dans la galerie... |
0h29 : Filature de Daniel par Max se poursuit jusqu'au domicile de Lisa. |
La Jaguar s'engage dans la rue Eugène Manuel, dans le 16ème arrondissement. |
Les voitures se garent devant un immeuble Art Nouveau. |
Ce magnifique immeuble appelé "Les Chardons", situé au 2 rue Eugène Manuel, a été construit en 1903. |
La cour intérieure de l'immeuble et sa superbe verrière. |
0h31 : L'arroseur arrosé, Max se retrouve suivi par Daniel ! |
Retour sur la devanture de l'immeuble. |
Vue d'ensemble des "Chardons". |
0h36 : Lucien va assister aux répétitions de la pièce dans laquelle joue Alice. |
Le Théâtre de l'atelier, 1 place Charles Dullin dans le 18ème arrondissement. |
0h36 : Séance nostalgie pour Max qui se remémore un rendez-vous manqué, 2 ans plus tôt au même endroit... |
L'entrée de la rue Furstenberg. |
Nostalgie automnale. |
La Place Furstenberg. Cette photo illustre bien les problèmes que je rencontre régulièrement : après avoir passé beaucoup de temps pour trouver les bons endroits, il n'est pas rare, qu'une fois rendu sur place, des travaux ou un camion de livraison viennent gâcher ma prise de vue. En l'occurrence c'est carrément deux camions qui se sont donnés rendez-vous en plein milieu de ma photo !
Bref, il faudra la recommencer un jour où l'affluence ne sera pas de mise.
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Photo d'ensemble de la place (sans camion) trouvée sur le net. A noter qu'à droite ne se trouve pas un local de répétition comme dans le film mais un musée consacré à Eugène-Delacroix. |
Dans la foulée, j'en profite pour me faire plaisir avec une photo de la Place Furstenberg datant du début du 20ème siècle. Le terre-plein central n'existait pas encore. |
0h39 : Deux ans plus tôt, la place sous le neige. |
L'autre côté de la Place Furstenberg. |
Max se prépare à demander à Lisa de vivre avec lui. |
0h41 : Lisa n'est pas venue au rendez-vous. Fou de douleur, Max tente de la retrouver. |
La rue Furstenberg, après la place. |
1h01 : Nouveau Flashback, Alice admire de loin Max. |
La Place Dalida, dans le 18ème. A noter que la place ne fut baptisée en l'honneur de la chanteuse qu'en décembre 1996 (buste inauguré en 1997). Au moment du film la statue n'existait donc pas.
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1h02 : Alice entreprend de suivre Max jusqu'au travail de celui-ci. |
1 rue de Sèvres dans le 6ème arrondissement. |
1h02 : Discussion au sommet entre Alice et Lisa. |
Retour sur la Place Dalida. |
1h03 : Bon, fini les conneries pour Max ! Il décide finalement de prendre un billet d'avion pour le Japon, dans l'agence de voyage du coin. |
252 bd Saint Germain, au métro Solferino. L'agence de voyage a disparu au profit d'un chausseur. |
1h07 : Nouveau retour sur la place Furstenberg, cette fois-ci du point de vue d'Alice. |
A noter que sur la Place Furstenberg les bancs ont disparu. |
1h08 : Le forfait accompli, chacun des protagonistes quitte les lieux de son côté. |
Vue d'ensemble de la place. |
1h19 : Lisa en métro et Max en taxi font la course. |
Le Pont Bir-Hakeim moult fois utilisé au cinéma, du "Dernier tango à Paris", à "Inception"... |
Le pont Bir-Hakeim, au début du 20ème siècle. |
1h19 : Chassé-croisé entre Lisa et Max devant l'agence de voyage (vue précédemment). |
Sortie du Métro Solferino. Détail amusant : la grille dans laquelle Max laisse tomber sa clé n'existe pas dans la réalité ! |
1h35 : Le dénouement est proche, Max est sur le point de confondre Alice. |
Le Café de la Butte est toujours en place au 66 rue Caulincourt. |
Le hasard a voulu que, lors de mon passage dans la rue Furstenberg, une galerie de la place expose cette magnifique photo de Monica Bellucci ! Quoi de mieux pour conclure cet article ? |
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour votre Blog : Vous avez bien travaillé !
J'avais pu entrer dans l'immeuble du 2 rue Eugène Manuel, et je confirme : pas vu de cour intérieure abritée par verrière dans cet immeuble...
Bref.
La suite au prochain épisode.
Bien cordialement
Merci pour ce travail, qui ne satisfait cependant pas toute ma curiosité. Quid de la cour, de l'escalier et de l'intérieur de l'appartement de Lisa ? et de la cour où les appartements des deux jeunes filles sont vis-à-vis ?
RépondreSupprimerJe pense malheureusement que l'intérieur de l'immeuble de Lisa se trouve en Espagne (voir le générique remerciant l'équipe espagnole) ??? Rien n'est sûr, ce n'est qu'une piste (bien difficile !)
RépondreSupprimerBonjour, merci pour ce super blog, cependant il manque la boutique de chaussures dans laquelle Lucien travaille.
RépondreSupprimerD’après mes recherches ça serait au 16 rue de Sévigné mais la scène filmée de l’intérieur de la boutique montrant le trottoir d’en face ne correspond pas donc j’ai un doute.
Bonjour je découvre votre travail de recherche sur ce film qui m'a marqué et je vouscen remercie vivement un vrai travail de fourmi ..ce film est en effet étrange la première scène le choix de la bague nous met sur piste d indécision humaine que choisir ...que faire...on remet à plus tard ou pas...tout le monde cherche le vrai amour en usant parfois de comportements étranges.. c est la vie
RépondreSupprimerBravo en tous cas pour votre travail sur ce film unique qui aurait mérité une suite ..j espère rayons cas que Gilles mimouni est heureux d'avoir fait ce film