"LE JOUR SE LEVE" de Marcel Carné - 1939

 

Comme vous le savez peut-être, j'organise parfois des mini-référendums, sur la page Facebook du blog, afin de déterminer sur quel film portera mon prochain article. La dernière fois c'est LE JOUR SE LEVE qui l'a emporté d'une très courte tête. Je me suis donc lancé dans la réalisation du présent reportage. Par contre, si je savais que Marcel Carné tournait rituellement ses films en studio (dans des décors fidèlement reconstitués), j'ignorais cependant que je ne trouverais qu'un seul endroit ! Logique, me direz-vous, le film ayant été tourné, pour l'essentiel, dans l'appartement de Jean Gabin...

Quoi qu'il en soit, chose promise, chose due, je me lance malgré tout dans ce qui sera probablement l'article le plus court de toute l'histoire de ce blog !

Marcel Carné confie la réalisation des décors à Alexandre Trauner. Ce dernier est habitué à travailler avec le cinéaste puisqu'il a déjà officié sur QUAI DES BRUMES. Le script original prévoyait que Jean Gabin se retrouve enfermé dans une chambre d'hôtel (après avoir commis un crime). Assez vite l'idée d'un immeuble d'assez haute taille s'est imposée, notamment pour que l'acteur et la foule ne puissent pas interagir directement. Le nombre de 5 étages est finalement choisi. Voici le premier dessin réalisé qui servira de point de départ à l'élaboration des décors. Ceux-ci seront construits dans les Studios de Billancourt (2-50 quai du Point du Jour, Boulogne-Billancourt).

Le public étant peu familier des flashbacks, un carton annonce le principe du film...

0h02 : Le film commence directement sur ce qui sera le lieu principal de l'action. 

Bien que sensiblement différent, on voit bien que cet immeuble, situé au 223  rue Lafayette, a servi d'inspiration à Alexandre Trauner pour construire son décor.

0h02 : "Sinistre et moderne" selon le souhait du décorateur.

L'entrée du 223 rue Lafayette est noyée entre les commerces.

0h03 : L'appartement de François, ouvrier sableur de son état, se trouve au dernier étage (la fenêtre ouverte).

Le sommet de l'immeuble est sensiblement différent, bien que plus inquiétant, celui du film a plus de cachet.

0h04 : François ayant tué Valentin, la police est appelée sur les lieux.

Pour le coup, on comprend bien que les abords de l'immeuble de François (en l'occurrence la rue Lafayette) n'ont aucun rapport avec le film.

0h13 : Dans une séance de flashback, François quitte son domicile de bonne heure pour rejoindre son travail.

La perspective de la rue Lafayette.

1h08 : François harangue la foule depuis sa fenêtre.

Quelle tristesse de constater que l'appartement de François n'a jamais existé !

Ce sera, hélas, tout pour LE JOUR SE LEVE ! Histoire que personne ne reste sur sa faim, je termine en beauté avec une photo dénudée d'Arletty, tirée d'une scène censurée en 1940 ! Ne passons pas à côté des choses simples...