dimanche 2 octobre 2016

"JULES ET JIM" de François Truffaut (1962)




Librement adapté du roman JULES ET JIM de Henri-Pierre Roché, le film de François Truffaut fut réalisé en 1962.

A la veille de la première guerre mondiale deux amis, Jules l'Allemand (Oskar Werner) et Jim le Français (Henri Serre), rencontrent Catherine (Jeanne Moreau). Ils forment un triangle amoureux passionnel et destructeur. Les deux hommes gravitent autour de Catherine à la personnalité aussi fantasque qu'ombrageuse.

Le film a été tourné aux quatre coins de la France, de Strasbourg à Saint Paul de Vence, en passant par Ermenonville... Cependant, comme le nom de ce Blog l'indique, je me concentrerai uniquement sur les scènes parisiennes. 

(Toutes les captures d'écran sont la propriété des Films du Carosse, MK2 et Diaphana)


0h05 : Jim quitte sa maîtresse et rentre chez lui prendre un repos bien mérité...
La palissade existe toujours (même si elle a changé de forme) rue de la Mare dans le 20ème arrondissement.

0h05 : Jim poursuit sa course... 
En faisant des fouilles sur internet j'ai trouvé cette carte postale du même endroit, datant de 1900. Elle porte la mention "Le passage de la station de Ménilmontant". En effet à cet endroit se dressait une gare de la petite ceinture. De nos jours si les rails sont encore là (ils font office d'espaces verts), par contre la gare a disparu.


Comme dit plus haut, la voie ferrée est toujours en place (bien que désaffectée) ainsi que le pont métallique qui enjambe les rails, le long de la rue de la Mare. Par contre il faut bien l'admettre, le pont aurait bien besoin d'une révision complète ! Concernant l'escalier, vous ne rêvez pas, il a moins de marches que sur les deux photos du dessus. Il a été partiellement remanié depuis le film.

0h05 : Jim atteint finalement son domicile. 
Plus rien ne subsiste de la maison de Jim, rue de la Mare, remplacée par des bâtiments modernes.

0h10 : Jules et Jim rencontrent Catherine (Jeanne Moreau) pour la première fois.
Dans la réalité la maison de Jules se trouvait en plein cœur du 20ème arrondissement, dans la Villa Ottoz. Plus qu'une villa au sens strict, il s'agissait surtout d'un passage desservant des commerces et des habitations. La maison fut détruite en 1976 pour laisser place une dizaine d'années plus tard au Parc de Belleville ! De nos jour il ne reste que la grille d'entrée et le chemin d’accès - avec un tracé légèrement différent. (Copyright photo Maxime Braquet 2003)
La grille donnant sur la rue Piat.
Le tracé d'époque. La maison de Jules et Jim occupait le numéro 12, en vert sur le plan.
Le Parc de Belleville de nos jours et sa vue incroyable sur Paris ! 
La maison de Jules et Jim était quelque part sur la droite.
Pour conclure sur la maison de Jules et Jim, plusieurs sites affirment que certaines scènes du film ont été tournées dans la Villa Castel, rue Transvaal, à deux pas du Parc de Belleville. Malgré un visionnage attentif du film je ne suis cependant pas arrivé à identifier le lieu. Ce qui devrait vouloir dire que les scènes se sont déroulées, soit dans le jardin de la villa, soit dans l'un des appartements (soit que mes informations sont fausses). Au choix. Ceci dit le lieu est parfaitement charmant et tout à fait inattendu en plein Paris. Un ravalement de la devanture semble cependant plus que nécessaire (bonne chance au syndic).
A l'intérieur de la villa Castel des maisons basses et individuelles donnant un aspect bucolique et totalement inattendu à Paris.

Le trio est désormais formé ! (Photo copyright : Giancarlo Bonora)
A Charenton-le-Pont (94) ce grillage longe les voies ferrées en provenance de la Gare de Lyon ou de la Gare de Bercy. 

Catherine amène Jules et Jim faire les 400 coups.
Les grilles longeant l'avenue Winston Churchill.


0h12 : Le trio contourne les pissotières pour s'engager sur la passerelle.

Les pissotières ont disparu mais le grillage demeure devant la passerelle de Valmy !

0h12 : Déguisée en homme Catherine allume la cigarette d'un passant qui n'y voit... que du feu!
Bien que la façade ait été remaniée, le bâtiment est toujours là, avenue Winston Churchill.

0h13 : Le trio descend l'escalier en faisant des projets pour le week end.
"-Je rêve ou il pleut ? -C'est peut être les deux"
L'escalier a été modifié puisqu'il descend désormais d'une traite au lieu de marquer un palier en son milieu, mais il continue de donner accès à la passerelle de Valmy.

0h13 : Catherine propose un voyage en bord de mer.
Jeanne Moreau a disparu de la photo !

0h13 : Catherine propose une course pour les départager concernant leur prochaine destination.
La perspective est identique mais la passerelle de Valmy a été totalement remaniée. Le grillage et toute la structure métallique ont été entièrement renouvelés. On respire mieux, certes, mais le décor est toujours aussi moche.

0h13 : La scéne la plus célèbre du film.
Quelqu'un peut remettre le noir et blanc ?

0h14 : Catherine a triché et est arrivée la première ! La perfidie féminine... En tous cas les hommes sont à ses pieds !
La passerelle vue de l'autre coté.

0h14 : Après sa folle course le trio quitte la passerelle.
Au moins de nos jours ils pourraient aller boire un coup pour se remettre !

Vue générale de la passerelle dans les années 60...

... la même 50 ans plus tard.

0h23 : Le film est parcouru de plusieurs images archives...
La gare de Lyon de nos jours. Peu de changement à signaler, si ce n'est les bâtiments environnants.


0h25 : Après un spectacle les protagonistes discutent de ce qu'ils ont vu, en bord de Seine.

Le quai Montebello en face de Notre Dame.

0h25 : Jules place des commentaires hautement misogynes dans la bouche de Baudelaire.

Quai Montebello suite...

0h26 : Catherine joue les équilibristes pour montrer sa désapprobation des commentaires de Jules.
Le Pont au Double qui mène à Notre Dame.

0h26 : Numéro d'équilibriste suite...
Sous le Pont au Double.


0h26 : Gros plan sur la star.
Si Truffaut avait levé sa caméra d'un cran on aurait vu Notre Dame à l'écran !

0h26 : Contre toute attente Catherine saute dans la Seine !
De nos jours si Jeanne Moreau sautait dans la Seine elle se casserait surement les jambes sur l'embarcadère des bateaux mouches avant d'atteindre le fleuve ! A noter que la doublure initialement prévue pour réaliser le saut étant complètement saoule au moment de tourner, l'actrice dut finalement réaliser le plongeon elle même ! Elle en sera bonne pour deux jours au lit, à cause de la pollution de la Seine.

0h26 : Après son saut, Jules et Jim ramènent Catherine complètement trempée dans leur voiture.
La perspective de nos jours n'a pas changé !

1h10 : Jim rencontre Denise, la nouvelle conquête de son ami : "Le sexe à l'état pur !" (Tout un programme)
En farfouillant sur le net j'ai trouvé une photo de ce lieu "Chez Victor" immortalisé par Willy Ronis en 1955. Outre le bar en lui même on reconnait également le tuyau du poêle, visible dans le miroir.
De nos jours le bistrot-guinguette "Chez Victor" a totalement disparu. Il se trouvait dans l'impasse Compans, elle aussi détruite par les bulldozers. La localisation exacte de cette impasse reste floue, tant le quartier de la place de fêtes a été totalement défiguré au fil des ans. Tout ce que l'on sait c'est qu'elle donnait dans la rue du même nom et qu'elle devait se trouver approximativement à l'endroit de la photo.

1h24 : Nouvel intermède à base d'images d'archives, pour marquer la transition entre chaque chapitre.
Photo prise depuis le pont Bir-Hakeim.

1h27 : Jules et Jim se croisent par hasard à l'entrée de leur salle de gym habituelle.
Parmi les travers habituels rencontrés le reporter Avant/Après, on trouve de grands classiques comme : le camion de livraison en plein milieu de sa photo, ou encore la maison en ravalement... Dans le cas présent je me suis retrouvé dans la situation dite de "la porte close" ! Je suis repassé une seconde fois mais le vigile à l'entrée m'en a interdit l’accès "Vous avez un badge BNP ? -Euh non... -Donc vous n'entrez pas." Moralité impossible de savoir si la cour intérieure du 11 rue Louis Le-Grand est toujours agencée comme à l'époque du film ! Si un salarié de la BNP lit ce blog...

1h33 : Catherine vient réveiller Jim en faisant des tours de la place avec sa nouvelle traction...

La place Violet, dans le 15ème arrondissent, a subi de nombreuses modifications. Néanmoins la forme générale reste reconnaissable. 

1h36 : Séance de cinéma improvisée pour Jules et Catherine !
Le Studio des Ursulines n'a pas changé d'un iota !

1h37 : Le couple retrouve Jim par hasard dans la salle !
Intérieurement aussi le Studio des Ursulines n'a pas changé. (Source photo : Offi.fr)

1h37 : Le trio quitte le cinéma, content de s’être retrouvé !
La vue de nos jours en sortant du Studio des Ursulines. Le bâtiment étant moderne, la palissade couverte d'affiches que l'on voit dans le film servait probablement à cacher les travaux.

1h41 : Jules quitte le cimetière après l'enterrement de Jim et Catherine...
Plusieurs sites internet indiquent que la scéne final du film se déroule au Père Lachaise. Je pense cependant que c'est inexact. S'il y a bien une longue pente comme dans le film, le reste ne correspond absolument pas. Sans compter que le columbarium du film ne colle pas non plus avec la réalité. Si quelqu'un a une idée sur la localisation réelle, il est le bienvenu ;)






10 commentaires:

  1. Fabuleux à retenir! Félicitations !!!

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  2. Bravo pour votre recherche minutieuse

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    1. Merci ! Cela m'a en effet demandé beaucoup de recherches mais cela en valait la peine ;)

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  3. Bonjour, depuis cet article, avez vous réussi a identifier des scènes dans la villa Castel ?

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    1. Hélas non, je n'en sais pas plus. Le mystère reste entier ;)

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  4. Le lieu est identifié ici
    https://www.thecinetourist.net/jules-et-jim-paris-configured.html

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  5. Ah excellent ! Merci à toi. Le gars me cite dans son article ! ça c'est gentil ;)

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  6. Bonjour, J'ai une information concernant un lieu de tournage, il ne s'agit pas de la ville Castel, mais d'un atelier en plein Montorgueil ;)
    J'ai ce bien à la vente, photos à l'appui !
    thomas . winterhalter @ espaces - atypiques . Com

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  7. Encore une agréable (et documentée) prestation réalisée par M. Patrick Six, chantre du Paris disparu. Au milieu de la triste et affligeante médiocrité ambiante, ce que vous produisez ne peut que séduire l'amateur nostalgique. Vous incarnez une sorte de "réalisateur" ayant trouvé la façon de tourner la manivelle dans le sens inverse, comme pour remonter le temps !
    Félicitations !
    Gerald H. BENTER

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