Ce nouveau reportage Avant/Après m'a posé un cas de conscience : je me fais généralement un point d'honneur de prendre mes propres photos (c'est même l'intérêt principal pour moi : me livrer à une chasse au trésor des lieux de tournage, avec un article en guise de trophée). Le problème est, qu'alors que ce reportage était déjà bien avancé, je me suis fait une superbe entorse (je vous raconte ma vie) m'immobilisant pour plusieurs semaines. Diantre ! Dés lors j'avais deux options : temporiser cet article indéfiniment ou le finir à base de photos issues du Streetview.
Histoire ne pas laisser mon auditoire se languir trop longtemps, j'ai opté pour la 2ème solution, en espérant que vous ne m'en teniez pas rigueur ! (Bon, en même temps,c'est mon blog, je fais ce que je veux, bande de petits chenapans exigeants)
Bref revenons à notre film.
PEUR SUR LA VILLE a été écrit et réalisé par Henri Verneuil. Tourné pendant l'automne 1974, le film sort finalement en 1975. Il raconte l'histoire du commissaire principal Jean Letellier (Jean-Paul Belmondo) chargé d'empêcher de nuire un impitoyable tueur en série, surnommé Minos, tout en poursuivant sa némésis personnelle : le gangster Marcucci.
Plus que son scénario (assez convenu, avec un psychopathe très méchant, tout droit inspiré du Scorpion de l'INSPECTEUR HARRY), le film est surtout rentré dans l'histoire pour les incroyables cascades de l'acteur - exécutées par lui même, comme toujours.
Ne trainons pas davantage et marchons sur les traces de Belmondo (mais ne comptez pas sur moi pour refaire ses cascades !)
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0h05 : Une femme, Nora, est harcelée par de mystérieux coups de téléphone anonymes... |
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Difficile de retrouver l'appartement de la (future) victime, d'autant plus qu'il s'agit très probablement d'un décor - rappelons qu'elle tombe par la fenêtre à l'issue de la scéne. Quoi qu'il en soit, sous la table en verre on peut reconnaitre deux albums. L'un de la prêtresse Soul : Roberta Flack "Chapter two" (1970) et le deuxième, une compilation du chanteur Rock'n'roll : Joey Dee "Rock story" (1970 également). Voilà, j'aime ce genre de détail, totalement inutile et donc rigoureusement indispensable ! |
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0h10 : La victime ne fait pas un pli : prise d'un malaise cardiaque, elle tombe par la fenêtre! Le tueur n'a même pas eu besoin d'intervenir directement! |
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La Tour les Poissons. Cet immeuble est situé Rue de Bezons à Courbevoie. |
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0h12 : Le commissaire et l'inspecteur principal Charles Moissac (Charles Denner) sont à la recherche du truand Marcucci. Leur enquête les emmène dans un bar louche, situé au milieu de nulle part. |
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"Au milieu de nulle part", sans doute, mais plus précisément au 5, rue Émile Augier, à Aubervilliers. Au bout de la rue se trouve le Canal de Saint-Denis. Les structures métalliques que l'ont voit au bout dans la rue, dans le film, servaient sans doute à décharger des marchandises. |
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0h12 : Le duo approche du "Bistrot Cacahuète" |
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0h17 : Dans une séance de flashback Belmondo se remémore sa dernière rencontre avec le gangster Marcucci, alors que celui-ci braquait une banque. |
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0h17 : La Peugeot dernier cri du commissaire, en pleine fusillade. |
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Réaménagement urbain oblige, il n'est désormais plus possible de se garer devant la mairie d'Ansières ! |
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0h18 : Marcucci prend la fuite, son forfait accompli ! |
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Comme nous l'avons vu précédemment, l'esplanade de la mairie d'Asnières a été totalement remaniée depuis le film. On reconnait cependant les immeubles se trouvant le long de la Place de l'Hôtel de Ville. |
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0h18 : Belmondo part à la poursuite de Marcucci. |
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0h20 : Le Flashback et l'interrogatoire musclé finis, les deux policiers quittent le bar pour rejoindre leur véhicule. |
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0h20 : Le corps de Nora est retrouvé par la police, après sa chute mortelle. |
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Le Parc Charras, faisant face à la Tour Poisson, à Courbevoie. |
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0h21 : Le tueur, Minos, est venu vérifier que son plan machiavélique a fonctionné. |
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La passerelle permettant d'accéder à la Tour Poisson. |
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0h22 : Le commissaire ignore que le tueur est juste sous son nez ! |
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0h26 : Le commissaire Letellier part à la recherche du mystérieux amant de Nora, "L'homme au cœur qui saigne". |
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0h27 : Belmondo tente de passer par la fenêtre, mais une mauvaise surprise l'attend : l'amant de Nora ouvre le feu ! |
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Même si elle a subi les outrages du temps, la façade du 2, rue Eugène Poubelle reste, cependant, fidèle à elle même. |
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0h38 : Les deux policiers vont interroger la prochaine victime annoncée de Minos. |
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0h38 : Le commissaire interroge l'infirmière harcelée par Minos. |
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Le passage vitré de l'Hôpital Antoine Beclère (que l'on voit dans le film) n'a pas disparu, il se trouve sur la droite. Le Streetview n'est, hélas, pas très précis. |
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0h44 : Letellier et Moissac ont tiré à pile ou face pour déterminer qui interrogera la prochaine femme harcelée téléphoniquement... Ce dernier a perdu. |
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0h44 : Le commissaire et son adjoint discutent littérature (en l'occurrence de "L'Enfer" de Dante). |
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La Cité d'Antin. A noter que le bâtiment au fond de la rue n'existait tout simplement pas au moment du film. |
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0h44 : Le commissaire se ravise : ce sera finalement lui qui ira interroger la plaignante. |
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0h44 : L'un va acheter des cigarettes, pendant que l'autre part interroger Rosy Varte. |
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Le tabac du coin a plié bagage et la porte dans laquelle Belmondo s'engage fait, désormais, office de terrasse, au 8 Cité d'Antin. |
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0h52 : Letellier se lance à la poursuite de Minos sur les toits de Paris. |
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La Place Diaghilev (situé juste derriére l'Opéra Garnier), mais vue du sol cette fois-ci. |
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0h53 : La poursuite continue sur les toits des Galeries... |
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L'enseigne des Galeries Lafayette a disparu, au 1-3 rue Lafayette, puisque c'est désormais H&M qui occupe les lieux. |
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0h56 : Après les toits, la poursuite continue à l'intérieur même des Galeries Lafayette. |
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Les Galeries Lafayette restent immuables. |
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0h56 : Bon, où est-il ce con ? |
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Les Galeries vues de haut. |
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0h56 : Une petite perruque au passage ? |
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Notez l'air interpellé des gens se demandant ce que je photographie ! (Cela arrive souvent) |
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0h56 : Sprint vers la sortie. |
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La partie centrale des Galeries est plus dégagée de nos jours. |
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0h56 : Minos tente de se fondre dans la foule à la sortie des Galeries. |
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0h56 : Belmondo n'en démord pas ! |
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0h57 : Après la course à pied, la poursuite continue en moto... (Notez la publicité pour le film "L'Exorciste" sorti en 1973 aux US et l'année suivante en France) |
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0h57 : Arrête-moi si tu peux ! (Bon, disons-le, la poursuite totale s'étalant sur un bon quart d'heure, ne m'en veuillez pas si je sèche au niveau des légendes à partir de là) |
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Le coin de la rue Le Peletier au niveau du Boulevard des Italiens, est actuellement en plein travaux. J'ai donc choisi de vous présenter une photo "lisible" du Streetview plutôt qu'une photo d'échafaudage. |
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La rue Royale, avec l'Eglise de la Madeleine dans la perspective. |
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1h00 : Belmondo change son fusil d'épaule : il abandonne Minos pour suivre Marcucci ! |
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1h01 : La course continue à travers des rues moins larges. |
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1h02 |
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1h02 |
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1h02 : La poursuite automobile se termine (enfin) alors que le truand se gare à côté d'une bouche de métro... |
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...Marcucci ne tardera pas à être suivi par Letellier. (Notez au passage l'inscription "Giscard" sur le côté) |
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Les plus observateurs d'entre vous me dirons : "Hey la bouche de la station RER Auber n'est pas dans la bonne direction !" Et vous aurez parfaitement raison ! Le véritable escalator dans lequel s'engage l'acteur était tout simplement en travaux au moment de ma venue. Je me suis donc rabattu sur une bouche voisine et disponible. |
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1h02 : Le truand dévale l'escalator 4 à 4. |
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L'escalator de la station Auber est toujours en place. |
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1h02 : Course de haies dans le RER. |
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L'esplanade du RER Auber fraichement refaite. |
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1h02 : Belmondo est à la bourre ! |
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1h03 : Cours Letellier, cours ! |
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L'escalier donnant accés au RER A direction St Germain. |
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1h03 : Le commissaire arrive sur le quai. Il ne lui reste plus qu'à trouver sa cible... |
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Notez que les métros ne circulent plus sur ce quai, seulement les RER. |
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1h03 : Belmondo parcours le wagon. |
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Le jeu des 700.000 erreurs ! |
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1h03 |
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Le RER arrive à la station Charles de Gaulle. |
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1h04 : Marcucci change de direction. |
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La ligne 6 direction Nation. |
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1h04 : Letellier espère retrouver le truand grâce aux caméras du poste de surveillance ! |
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Les vitres sont désormais opaques devant le poste de surveillance. |
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1h07 : Dernière étape de la poursuite : le toit du métro ! |
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Le célèbre Pont de Bir-Hakeim, avec l'île aux Cygnes en son milieu. |
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1h08 : LA scéne culte ! |
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De nos jours plus personne ne gambade sur le toit du métro de la Ligne 6 ! |
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1h08 : Fais comme l'oiseau ! |
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1h08 : Belmondo plonge sur le toit du métro, alors qu'il rentre en station. |
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1h30 : Le commissaire a pu localiser la cabine à partir de laquelle Minos donne ses appels... Il espère bien l'intercepter ! |
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1h30 : Letellier prend tous les risques pour arriver avant que Minos ne quitte la cabine téléphonique ! |
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La Rotonde est encore là à l'angle du boulevard du Montparnasse et du boulevard Raspail. |
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1h30 |
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1h30 : "On va le louper !" Exact. |
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1h31 : Les deux policiers atteignent finalement leur destination ! |
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Surprise en arrivant sur place : La Place Mallarmé n'existe plus ! Les nouveaux bâtiments modernes ont remplacé la place en dessinant la rue Nationale. |
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1h31 : Belmondo déboule comme un fou. |
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1h31 : "Bon elle est où cette cabine ?" |
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Les policiers se garent sur l'ancienne place Mallarmé, alias la rue Nationale. |
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1h31: La cabine est bien là, mais plus Minos ! |
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1h38 : Minos a décidé de passer à la vitesse supérieure... |
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1h38 : Il décide de lancer une grenade dans la foule qui s'agglutine devant le cinéma Royal Wagram qui projette un film porno ! |
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1h38 : Les spectateurs vont malheureusement louper la séance de "Perverse Pauline !" |
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Exit le cinéma Porno au 41 avenue de Wagram, remplacé par l'hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe. |
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1h39 : Minos a été trahi par son œil de verre ! Letellier connait désormais le nom de sa prochaine victime... |
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1h39 : "Ca doit être celle-là !" |
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1h39 : Les deux policiers se rendent chez l'actrice porno (dont le cinéma a été attaqué plus tôt). |
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Nous sommes ici devant le bâtiment Orion, situé au 55, quai de Grenelle. De nos jours les lampadaires ont disparu. |
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1h39 : "Bon où est passée Pamela Sweet ?"
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L'interphone a disparu au 55, quai de Grenelle, et pour cause : les locaux sont consacrés à une seule entreprise ! |
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1h39 : "Madame Pamela Sweet ? C'est la police !" Pan ! |
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A ma grande surprise, j'ai constaté que le film est parfaitement trompeur : Belmondo ne sonne nullement à l'interphone d'une tour (comme le laisse croire l'habile montage de Verneuil). Il sonne, en réalité, à la porte du bâtiment Orion, haut de seulement 2 étages ! La tour (Avant-Seine), où est supposée se passer l'action, se trouve à quelques mètres de là. |
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J'ai constaté, lors de mon passage, que ce bâtiment était totalement abandonné (et délabré). Le permis de construire affiché dans la vitrine ne laisse pas trop de doute sur sa longévité ! Bref, je suis passé juste à temps pour prendre mes photos! |
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1h40 : L'inspecteur Moissac lève la tête espérant voir Minos à la fenêtre. |
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La Tour Avant-Seine, située 4, Rue Robert de Flers. Notez que les structures en fer sur le côté gauche de la photo sont celles du bâtiment où se trouve réellement Belmondo. |
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1h41 : Le commissaire demande à ses hommes de se positionner. |
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Une perspective intéressante (depuis la rue du théâtre) puisque l'on voit au premier plan le fameux immeuble Orion, dont l'interphone vous est familier, et au second plan la Tour Avant-Seine, où est supposé se trouver Minos. |
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1h42 : La voiture du préfet arrive encadrée de deux motards. |
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1h42 : Place au préfet ! |
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L'attroupement a lieu sur la petite portion de la rue du Théâtre donnant sur le Quai de Grenelle. |
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1h42 : "Bon c'est quoi ce merdier ?" |
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Notez que le feuillage empêche de voir la Maison de la Radio se trouvant sur l'autre rive. |
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1h43 : Le commissaire et le préfet contemplent le lieu du drame. |
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1h54 : Les agents de police montent la garde jusqu'au matin. |
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La perspective du Quai de Grennelle, vue depuis le bâtiment Orion. |
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1h54 : Quel est ce bruit dans le ciel ? |
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Le bâtiment Yooma a manifestement été construit depuis le film, pour le reste, la perspective reste identique. |
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1h55 : Le commissaire passe à l'action ! |
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Pas de bol, ma cape et mon slip rouge (sur mon collant) étaient au sale, j'ai dû me contenter d'une vue satellite pour montrer le quartier que survole l'hélicoptère. |
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1h58 : "Il suffit d'avoir une petite tronche et des gros bras" Letellier a le triomphe modeste. |
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Le côté du bâtiment Orion. |
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1h59 : Le commissaire regarde une dernière fois le lieu de son exploit. |
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Le bâtiment Orion et la Tour Avant-Seine. |
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1h59 : FIN ! |
Merci
RépondreSupprimerDe rien !
Supprimersuper boulot 👍
RépondreSupprimerSalut Patrick, je voulais te signaler que j'expose deux superpositions de "Peur sur la ville" ainsi que de bien d'autres films actuellement au cinéma Le Louxor à Paris, c'est gratuit et jusqu'en janvier 2023 : https://www.paris.fr/evenements/le-superposeur-exposition-de-emmanuel-plane-26216
RépondreSupprimerMerci de l'information, je vais aller voir ça :)
SupprimerMerci pour le lien sur ma page Fcaebook. Je viens de passer une bonne demi-heure à tout analyser. Superbe boulot, et bien que je connaisse le film par coeur, j'ai appris des trucs. Combien de temps ça prend pour faire un dossier pareil ?
RépondreSupprimerSalut Denis ! Et bien merci à toi ! Pour répondre à ta question cet article m'a demandé... des semaines ! En parti car je ne peux faire mes photos que le week end, mais surtout car le film comporte un nombre de scènes en extérieur assez impressionnant ! Probablement l'article qui m'a demandé le plus temps (bon, mon entorse d'époque n'a rien arrangé, il faut le dire).
SupprimerBonjour Patrick,
RépondreSupprimerLe jour du tournage, je n'étais pas présent car accomplissant mon service militaire à Paris (Caserne de Reuilly). Si je m"étais trouvé là, j'aurais peut-être vu, de mon balcon, passer la voiture de Marcucci et celle de Jean-Paul Belmondo car j'habite précisément dans cette rue Sadi Carnot, à Asnières !
Quant au nom d'Eugène Poubelle (qui semble vous étonner), souvenons-nous que ce fut un préfet ayant préconisé, pour la salubrité publique, d'utiliser des contenants pour recueillir les ordures ménagères. Les Parisiens eurent tôt fait de donner à ces réceptacles le nom dudit préfet. La renommée tient vraiment à peu de choe : si celui-ci s'était appelé "Dupont", on ne parlerait pas de "poubelles" mais de "dupont".
Merci pour ces images.
J'ai bien l'honneur.
G.H.B. page6@free.fr